Rendre les élèves autonomes (créativité et production)
Travailler en équipe / partager ses pratiques
parcours citoyen
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C’est autour d’un projet commun interlangues anglais-espagnol que deux classes de première de 2 lycées de Lorient ont travaillé conjointement. La classe de 1L du lycée Colbert et celle de 1ES du lycée Dupuy de Lôme ont ainsi étudié le thème de la Frontière par deux prismes différents. Le projet conjointement mené par deux enseignantes et deux assistants de langues, Patrick, Américain, et Jorge, Mexicain, invite les élèves à devenir médiateurs et passeurs de connaissances dans le cadre d’une pédagogie active. Sa réalisation a permis de générer des apprentissages variés et complémentaires à travers des productions concrètes sur la plateforme numérique « Genial.ly » dont le format permet de donner un tour interactif et ludique à la présentation : https://view.genial.ly/5c1ca4e5b47b536e4b32b127/traam-final-flb-ahk Cette séquence se fond dans l’entrée culturelle du cycle terminal « Gestes fondateurs et mondes en mouvement » et se structure autour des quatre notions au programme : « mythes et héros », « espaces et échanges », « lieux et formes du pouvoir », « l'idée de progrès ».
Accès au projet :
https://view.genial.ly/5c1ca4e5b47b536e4b32b127/traam-final-flb-ahk
A. Le canevas de propositions en langue anglaise
Dans le cadre du parcours retenu en langue anglaise, la professeure a choisi de soumettre aux élèves un canevas de thèmes à explorer, d’activités à partager, de rôles à jouer. Le canevas sert l’engagement actif des élèves en proposant l’idée d’un parcours thématique ouvert, négociable avec eux, couvrant plusieurs périodes clés de l’histoire des Etats-Unis liée à la thématique de la Frontière : de l’expédition de Lewis et Clark au début du 19è siècle jusqu’à la « Piste des Larmes » ; de la portée symbolique du « Manifest Destiny » au mur frontalier du Président Trump ; du rôle emblématique du cowboy dans la conquête de l’ouest à sa place actuelle dans la société américaine.
Parallèlement à ces objets d’étude, plusieurs activités en classe entière sont prévues pour engager les élèves dans une dynamique collective au service du projet commun : ainsi la classe va inscrire le projet dans le temps : du passé au présent jusqu’à une projection en 2020. La présence de l’assistant au lycée nous donne l’opportunité d’interroger un jeune Américain sur le sujet. La rédaction fictive du manifeste du parti démocrate pour la prochaine élection présidentielle va permettre à la classe de porter un regard critique et documenté sur les arguments avancés par le Président Trump : ces activités posent les jalons du débat final qui clôt la séquence.
B. Le fil conducteur du projet en espagnol
Ce thème de la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis a d’emblée été motivant, pour l’enseignante comme pour les élèves, car il peut s’inscrire dans chacune des 4 notions au programme du cycle terminal. La présence de l’assistant mexicain dans l’établissement a également été moteur dans le travail des élèves et le choix des ressources. Et bien sûr , ce thème était en prise directe avec l’actualité : la promesse électorale du président Trump de poursuivre la construction du mur séparant les deux pays.
C’est par un nuage de mots collaboratif, un « Answergarden », que nous avons débuté le projet . A la question ¿ Qué te evoca la palabra frontera ?, les élèves ont fait apparaitre les termes « barrière, inégalités, obstacle, limite, conflits ».
Nous sommes donc partis du postulat que la frontière évoque chez eux quelque chose de négatif et avons dégagé cette problématique : ¿ En qué medida las representaciones estudiadas en clase podrán hacer evolucionar la imagen que tenemos de la frontera entre México y Estados-Unidos ?
La réflexion sera menée alors autour de différentes ressources : chansons, poèmes, caricatures, photos accompagnant des articles de presse, œuvres d’artistes et d’architectes à la frontière, point de vue de notre assistant mexicain ). Après cette étude, nous pourrons ainsi voir si le regard des acteurs du projet a changé sur leur représentation de cette frontière, et de mesurer l’écart entre la perception initiale et celle de fin de séquence.
Ce travail collaboratif est né d’une volonté des deux enseignantes de langues vivantes de proposer à leurs élèves de cycle terminal un projet fédérateur inédit entre les deux lycées publics de la ville de Lorient. Le rôle des enseignantes et des assistants a consisté à guider la collaboration au sein des groupes, de la préparation à la réalisation du projet. Les élèves ont développé des compétences transversales dans les deux langues étudiées, et ont pu transmettre à leurs pairs le fruit de leurs réflexions. Ils ont été au cœur de ce projet collaboratif, acteurs et médiateurs de ce partenariat. Ils ont ainsi pris du plaisir à concevoir des travaux qui leur sont apparus comme originaux, sortant de l’ordinaire, et à manipuler des outils innovants, débouchant sur un partage de ressources interlangues. Cette interaction a permis l’échange de connaissances et la confrontation d’idées pour construire de nouveaux apprentissages.
Le soutien des assistants de langue a été précieux en tant qu’ambassadeurs de leur pays respectif : par leur expertise et leur implication, ils ont impulsé une dynamique au projet ; par leurs échanges hebdomadaires avec nos élèves, ils ont valorisé l’ouverture à l’autre et renforcé leur l’autonomie en anglais et espagnol.
Signalons toutefois quelques points de vigilance communs aux deux classes :
- Les élèves ont rencontré des difficultés pour absorber la masse d’informations données au fil des séances (objectifs, consignes, tâches individuelles ou collectives)
- Les contraintes techniques ont parfois freiné la réalisation des travaux. Par exemple : une vidéo faite par les élèves n’a pas pu servir car peu audible. La production a été réutilisée sous la forme d’un quiz sur la figure emblématique du cowboy.
- Les élèves ont éprouvé une certaine frustration à ne pas rencontrer les camarades du lycée partenaire à cause de certaines contraintes logistiques.
- Le traitement d’une actualité brûlante comme l’est celle de la frontière et de son lot d’évènements quotidiens (« Shutdown » – « Caravana de migrantes ») ne connait pas de limites médiatiques mais oblige l’enseignant à en fixer pour faire aboutir le projet.